Chaleur gelée,
Douce nuit de cruauté,
Derrière tes draps noirs innocents,
Que tais-tu réellement ?


Et soudain cette lance,
Brisant la joie et les rires,
Le froid qui s'élance,
Détruisant tout plaisir,


Quelque part au loin,
Son visage d'ange regarde le mur, distraitement.


Délaissée par le vent,
Étourdie dans la nuit,
Heurtée du tourbillonnement,
Des pensées qui blessent et s'enfuient,


Seule dans cette chambre inatteignable,
Elle jette un ultime regard sur le passé.


La douleur, par le froid transformée,
Se répand dans les veines tel un poison,
Et comme par une brume atténuée,
Lentement englouti les émotions,


Oublier.
S'oublier.
Être oubliée.


Les cris ne sortent pas de la gorge,
Les membres étouffent dans un silence pesant,
Engourdis par l'hiver, brûlants comme une forge,
Ils pleurent doucement un triste chant,


Ses doigts parcourent les tablettes
Sa respiration s'accélère.


Son souvenir lentement s'enlise,
Un vide rempli de bruit se crée,
À mesure que son image se brise,
Elle m'échappe, oubliée,


Tandis qu'une dernière larme coule sur sa joue,
Elle sourit.


Loin de mon corps, de mon esprit,
Une force semble l'emporter,
Loin de mes efforts vains, loin de la vie,
Le vide parait la noyer.


Chaleur gelée
Douce nuit de cruauté
Serais-tu la dernière?
Serais-tu sa dernière?



-----
 Parfois, le monde perd soudain toutes ses couleurs.
Détester les adieux.
Même si le passé ne cesse jamais d'être présent en nous.

Lénil, Mars 2010

1 commentaire: